Jean-Christophe Mojard

Une larme est tombée, sans crier, sans sanglots, Sans même un souffle court, un murmure, un soupir. Suspendue dans le vide, elle a choisi le pire : Elle a fait une tache où passe mon stylo.

En ma bouche ton sein m’offre un téton dressé D’où perle et s’accumule la plaisante liqueur L’autre attend dans ma main son tour d’être happé Tandis que tu ondules sans aucune pudeur

La vapeur a ce vice à étourdir les sens Puis le diable s’immisce en pareille inconscience Et soudain c’est le monde qui tangue et vacille Et coulent les secondes à ce corps qui oscille

Il n’est que le silence épais des choses tues Pour couvrir l’anonyme tumulte des sens Qui bouillonne en secret sous les écorces nues Des grandes illusions de nos effervescences

J’ai posé mon regard Sur la dentelle noire Qui voulait s’échapper Du cuir que tu portais

Quand tes cheveux lissés déployés en cascade Dévalent tes épaules et caressent ton dos Et que sous ton blue-jean se tient en embuscade Un tanga esquissé en relief à ta peau