Et puis je l’ai vu :

Et puis je l’ai vu.

Et puis il m’a vu.

Il était là, pour la deuxième fois en face de moi, avec son chapeau, avec son sourire.

  • Bonjour
  • Bonjour

Il n’est pas mon genre. 

Il ne l’était déjà pas la première fois.

Ça ne sert à rien de dire ça. Ça ne veut rien dire au fond. Mais disons qu’il ne ressemble aucunement à tous ces prédécesseurs.

Est-ce que ses prédécesseurs se ressemblaient d’ailleurs ? 

Est-ce que ceux qui ont fait s’emballer mon cœur, mouiller mes yeux et le reste se ressemblaient ?

Si je m’amuse à inventer une histoire autour de ça, je dirais qu’il y a eu deux catégories:

  • les mecs galères : souvent pris, proches physiquement mais distants émotionnellement. Sexuels, sensuels, sauvages, relous, inattrapables mais qui donnent juste assez pour que tu reviennes te brûler les doigts, la langue, la peau. Celui des papillons dans le ventre. Celui qui, avec un regard, t’a déjà mis à genoux au sens propre, comme au figuré. Celui que tu devais fuir, mais qui s’est retrouvé sur ton passage jusqu’à ce que tu craques en croyant à un putain de signe du destin. Celui qui te fait courir, pleurer, rire, jouir mais toujours trop ! Tu supprimes son tel. Tu l’effaces de partout et tu le remets 5 minutes après tellement c’est pire le vide de son vide. Celui qui n’a rien à te donner mais dont tu quêtes la moindre miette tombée juste à côté de toi par inadvertance… 
  • Et les autres, les gentils… ceux pour qui c’était moi la relou ! Ceux que je pouvais présenter à ma mère et aux amis mais avec qui il n’y avait pas la flamme, ni du sexe, ni de rien… Celui avec qui tu te dis :« Ça se tente! Ça me changera un mec bien, gentil et célibataire »… Ah bah ça, pour te changer ça te change hein ! C’est celui avec qui quand il faut passer à l’acte, tu as l’impression de coucher avec ton frère ! Et moi j’ai pas de frère mais c’est quand même bien chelou ! C’est le bon pote quoi ! Enfin, si tu arrives à le garder quand tu lui expliques que ça ne va pas le faire. Surtout si il vient de te dire « je t’aime » après même pas deux petits missionnaires plus ou moins convenus… 

Voilà ça ressemblerait à ça si je voulais en raconter quelque chose.

Et puis, là, il y a lui.

Il ne rentre dans aucune case. Il n’est pas beau. Il n’est pas moche non plu. Il n’est pas bien gaulé. Il est grand. Il n’a plus trop de cheveux ( trop de testostérones… Good point ! ). 

Il est gentil. Il sourit. Il parle bien. Il ne me drague pas. Il m’a fait danser. Il se rappelle de moi. Il connaît mon prénom. 

Il n’a pas l’air dangereux. Il n’est pas provocateur.

Il est intelligent, de celle du cœur et du reste. 

Ce n’est pas encore un bon pote. 

Il faudrait donc éviter que ça le devienne si je veux tenter de mélanger mes émotions et mes sécrétions aux siennes.

J’y pense. J’y pense pas mal même.

Je n’avais pas tellement envie de penser de nouveau à un mec. 

Mais j’ai envie d’une histoire, d’un truc propre mais vivant, qui sent bon la savonnette et la sueur même si ça à l’air incompatible.

Un mec.

Un homme. 

Un mâle mais pas dominant.

Un avec qui je pourrais manger, dormir, faire du bon sexe sans que ça prenne toute la place ! 

Un mec et moi, chacun de sa place, bien ensemble, mais pas mal séparés! 

Tranquille le chat !

Tranquille Mimile !

Pas un drame passionnel !

Pas du sexe qui rend marteau ! 

Pas des messages toute la journée puis le silence !

Pas sa femme !

Pas non plus une vieille histoire pourrie d’ex qui l’a fait souffrir et il ne veut plus s’attacher !

Tu vois ??? 

Est-ce que tu vois ???

Il arrive à la maison… On se dévore tout de suite parce qu’on s’en fiche complètement de faire les choses dans l’ordre!

Après s’être reniflés, léchés, câlinés, embrassés, pénétrés, on s’attablerait devant un bon verre de blanc. 

Je mettrais un vynil qui craque. Nous pourrions danser un slow, désuet à souhaits. Je sentirais dans son cou les restes de nos odeurs. Nous nous embrasserions avec la langue comme des gamins de 15 ans à un surboum d’après midi où on a fermé les volets pour qu’il fasse faussement noir…

Il y aurait un feu de cheminée et une côte de bœuf ( un classique) à faire cuire dedans !

On en mangerait plein, en s’en mettant partout, comme pour l’amour, qu’on referait après ! Et le lendemain matin aussi parce que bien sûr, nous dormirions ensemble !

Et puis ma brosse commencerait à traîner avec la sienne et deviendraient des bonnes amies…

Bref… On s’est vu… 

Hier, j’ai trop vu.

Hier, J’ai trop bu.

Aujourd’hui, je n’ai vu aucun humain.

Aujourd’hui, je n’ai parlé qu’à ma chienne.

C’était bien.

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