Je suis venu trop tard
Mon corps est un tombeau ; je suis venu trop tard.
Prisonnier en ce lieu qui tel un solfatare
Soufre mon quotidien de ce jaune poison,
Je souffre à respirer ces viles exhalaisons.
Je suis venu trop tard d’au moins cent cinquante ans.
Et, tandis que j’épuise le sable à mon temps,
Sans craindre ce moment d’en être recouvert,
Je rêve d’un ailleurs, un portail entrouvert.
Où sont ces écorchés, aux exquises blessures,
Capables de coucher ces mots que l’on pressure
En de somptueux vers, et de rimes et de prose ?
Où sont ces Baudelaire, Verlaine, Apollinaire,
Rimbaud, Mallarmé, Debordes-Valmore et Corbière ?
Leur poésie se fane et je me décompose.
Merci.