Le cantonnier

Le poids de ses années faisait courber son dos,
Mais, qu’importait le temps, qu’importaient les saisons :
Toujours la même peine et le même fardeau
À balayer sans fin des déchets à foison.

Tant de balais perdus à frotter le bitume.
Tant de sacs en plastique à remplir, à jeter.
Et toujours ce fléau, français, une coutume,
D’ignorer les poubelles et jeter à côté.

Il s’appelait Victor. Il était cantonnier.
Il était l’anonyme au milieu des papiers,
Lui qui aimait les feuilles aux trottoirs de l’automne.

Lorsqu’il s’est arrêté, fatigué, éreinté,
La crasse a tout repris, la route et les pavés.
Lui qu’on pensait pourtant ne manquer à personne.


🦣
Retrouvez-moi sur le réseau Mastodon et prenez le temps d'un partage.
D'autres textes, d'autres poèmes, en devenant membre gratuitement.
Le lien a été copié !