Le cantonnier
Le poids de ses années faisait courber son dos,
Mais, qu’importait le temps, qu’importaient les saisons :
Toujours la même peine et le même fardeau
À balayer sans fin des déchets à foison.
Tant de balais perdus à frotter le bitume.
Tant de sacs en plastique à remplir, à jeter.
Et toujours ce fléau, français, une coutume,
D’ignorer les poubelles et jeter à côté.
Il s’appelait Victor. Il était cantonnier.
Il était l’anonyme au milieu des papiers,
Lui qui aimait les feuilles aux trottoirs de l’automne.
Lorsqu’il s’est arrêté, fatigué, éreinté,
La crasse a tout repris, la route et les pavés.
Lui qu’on pensait pourtant ne manquer à personne.
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