L'ultime bonheur

J’ai dans ce cœur blessé qui ne m’appartient plus,
Un morceau de charbon, rabougri, calciné.
Il a nourri le feu qui longtemps m’habitait
Avant de se figer, abandonné, reclus.

Depuis il reste là, immobile et discret
Dans son écrin flétri couvert de cicatrices,
À l’abri désormais des griffes prédatrices
Qui ont mis en lambeaux tout ce qui l’animait.

Le temps efface tout sans faire de différence.
Il est un manteau nu sans aucune pudeur
Qui recouvre en silence les plaies et les douleurs

Pourtant, j’aime à penser que son indifférence
Est un souffle anodin qui, tout en profondeur,
Peut embraser l’Amour : cet ultime bonheur.

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