Chapitre 13 : Résiste !
Dimanche 20 septembre :
Virgil m’a zappée. Je ne peux plus voir ses connexions… C’est à la fois douloureux et salvateur surement. Je ne serais plus tentée d’aller y voir.
J’accueille ma colère et ma peine. Je les confie à l’univers, qui ne fait rien pour moi.
Je suis seule avec ma peine. Nous sommes toujours seuls avec nos peines.
Peut-être ne devrions-nous pas chercher à l'enrailler d'ailleurs ?
Je me sens tellement impuissante, rejetée.
Comment puis-je me sentir autrement ?
Y a-t-il un miracle, là, maintenant, tout de suite, qui peut se produire pour que je me sente mieux, pour que je gère cet état de crise ?
Comment je me sens au fond ? Est-ce que je le touche ce fond ?
Une fois de plus reléguée, bafouée, humiliée.
Sûrement ce n’est pas ce qu’il veut faire. Il se protège mais c’est à mes dépends.
Il me rend mes possibles pour un ailleurs meilleur.
Je devrais le remercier peut-être de m’ouvrir cela ?
Mais je ne me sens juste « pas assez bonne pour lui » alors que je devrais me sentir libérée de lui.
Comment puis-je toucher du doigt en conscience et avec soulagement cette nouvelle liberté ?
Il n’est pas bon pour moi. C’est toxique, cette façon d’être entre nous.
Tant que je lui en veux c’est que je garde espoir alors qu’il ferme les portes une par une.
Me libérer de mes chaines, me libérer de ces deux hommes.

Vivre pour moi, m’aimer moi-même.
Me respecter, me rendre compte à quel point je me nie pour lui, à quel point je l’ai mis sur un piédestal, à quel point cette relation n’avait de sens que pour me faire aspirer à mieux enfin !
Être à ce point-là fuyant des moments partagés, de nos mots, de notre intimité…
Dans un couple, ce ne serait pas supportable…
C’est un pallier, une étape à gérer, une épreuve.
Quand s’arrêtent-ils ces moments douloureux éprouvants de ces ruptures ?
Je ne peux valider cette posture. Elle me paraît lâche et moche.
Elle est irrespectueuse de ce que nous avons partagé.

Comment j’intègre cet abandon, ce rejet, ce que je vis comme injuste et indigne de ce nous que nous avons touché du doigt, indigne de nos moments de félicité ?
En ne mettant pas de mots Virgil, tu entretiens un flou qui nous laisse au hasard, qui me laisse dans le vent.
Tu veux que je te déteste sûrement, tu te dis que ça sera plus facile pour moi de t’en vouloir, alors que moi j’aspire à la paix entre nous.
Je veux mettre des mots, mettre de la sérénité.
Je le sais pourtant comment tu fonctionnes, je pensais que nous avions dépassé quelque chose mais une fois encore tu effondres mes illusions, mes espoirs...
Adieu donc une fois encore…
Pourvu que ce soit la dernière…
Pourvu que plus jamais je n’aie envie de te tendre la main, pour que juste tu me dévores et me laisse avec une plaie béante…