Chapitre 3 : Le flot des pensées
Lundi 7 septembre après-midi :
Il est 13h17 quand Virgil, sans surprise se connecte.
· Kéchi : « Tu l’avais vu venir Caly… il fait pareil à chaque fois ».
· Kécha : « Écris-lui, il est open, il est au taf ».
· Kéchi : « Bah non, bénéfice + perte = zéro, ma petite Caly, comme disait ta grand-mère. Refais la même chose que d’habitude, tu auras le même résultat que d’habitude ».
· Kécha : « Ah ? Tu espères qu’en changeant de méthode, il revienne n’est-ce pas ? Mais tu as essayé toutes les méthodes, et la seule qui marche c’est de le brancher gentiment et de dévier sur le sexe, il n’y a que ça qui le déride parce tu crois qu’il en manque ».
· Kéchi : « Sérieusement, tu vas encore aller lui faire la manche, oui il répondra et alors… Quand tu auras obtenu ce que tu veux, il repartira chez lui, avec elle, et toi tu seras seule. Tu auras bien joui, mais tu pleureras qu’il ne te serre pas dans ses bras. Ça ne te suffit plus Caly, ça ne t’a jamais suffi d’ailleurs. Laisse-le. Qu’il revienne ou pas, ce n’est pas la question du jour. La question, c’est toi. Respecte-toi ! ».
· Dévi déva… « Qui l’emportera aujourd’hui mes petits ? Allez Caly, sois forte, c’est ok si tu craques, mais regarde-toi, que dit le fond de toi ? »

Et voilà, tous les jours, toutes les heures, parfois même toutes les minutes et depuis plus de deux ans, c’est ainsi.
Et ça fatigue Caly. Elle l’a déjà vécu un peu avec d’autres hommes mais avec lui, c’est le pompon comme on dit par chez nous !
Parfois, elle a la force de dire non et elle parle d’elle à la troisième personne pour s’aider à se distancier, parfois elle a juste envie d’aller se sentir belle, femme, d’aller prendre sa dose.
Je ne me drogue pas mais je crois que ce mec, est comme un rail de coke pour moi. Le retrouver, c’est divinement jouissif tant dans la quête, que dans la joute verbale, que dans le sexe qui vient clôturer nos échanges.
Tout ce lien textuel, les photos, les messages, la tension qui monte, la sensualité, la séduction sont comme des préliminaires interminables, qui poussent à leur paroxysme mon envie de lui, ou devrais-je dire de moi, à travers lui.
Car finalement, je m’excite moi-même. C’est moi que je trouve belle, drôle, sexy dans ce miroir de lui. Seulement voilà, m’envoyer des messages à moi-même pour m’exciter et me caresser seule au final, c’est quand même beaucoup moins fun !
Il n’est qu’un support, un miroir de ma poésie, de ma légende, de ma brillance, mais le voir n’a pas encore changé ma posture, pire cela m’effondre.
Ce n’est pas tant que ce soit le coup du siècle. Il y les techniciens du sexe. Lui, il hésite, il essaye, il tâtonne. Mais sensuellement, émotionnellement, il y a de la magie entre nous et ça, ça n’a pas de prix.
Dans le sexe, finalement c’est tout ce qui compte, sinon on se branle juste sur l’autre.
Mes aveux auront la gueule de Michel Simon, cassée mais classe… ou l’inverse… c’est selon…

Louis Ferdinand Céline