Chapitre 7 : Holy Fuck !
Le vendredi 11 septembre :

J’ai tardé à réécrire ici parce que bien sûr, j’ai craqué.
Je me cache de moi-même…
A mon joli poème, une attaque de Virgil en règle, ou plutôt le fameux guet-apens habituel dans lequel je me fourre toute seule.
Comme réponse donc, une réponse tout à fait virgilesque, une "non-réponse", une capacité à ne pas dire « non », à ne pas dire « oui » et à tout mettre au négatif ou en neutre :
« Je n’ai rien contre toi… Je ne dis pas non… faut voir… »
Pas d’emballement, de la mesure en toute chose, qui viennent se heurter frontalement "au grand oui" que parfois j’ai eu la chance d’entendre.
Navrant... mais je m'en contenterai ici encore...
Car, bien sûr, je sais que Virgil sait dire oui, qu'il sait être enthousiaste, enjoué, drôle.
C’est la parcimonie qui fait toute sa force. Je sais que c’est là, en lui, cette passion, mais je ne peux la faire ressortir qu’au hasard de ses états d’âmes.
Et c’est comme un trésor qui se volatilise à chaque fois que je le frôle.

Je ne sais jamais ce qui fonctionne. Je tente, retente, recommence, l’humour, le sexe, la littérature et parfois bingo ! Mais le plus souvent… Plouf… Des ronds dans l’eau…
Quand je l’accroche, c’est magique et c’est bien ça mon drame. Les 10 % magiques l’emportent sur les 90 % de drame, de tristesse, de fuite, d’angoisse, d’abandon…
Dans sa réponse à mes derniers messages formidables (parce que, oui je suis formidable !!), Virgil ne manque pas de me resignifier son état de couple qui l’empêche et de rajouter le fatidique « malheureusement » qui déclenche l’avalanche de mots et de maux chez moi.
Parce que, bien sûr, quand il écrit « malheureusement », je pense qu’il regrette cet état, et m’en fait part pour que j’en fasse quelque chose, pour que je trouve une solution.
Je suis la meuf des solutions, moi !

J’entends dans ces mots : « J’aimerais tellement partager ce moment avec toi Caly. Je suis malheureux de ne pouvoir le faire. Si je pouvais je serais avec toi. Je ne suis pas heureux dans mon couple. »
Et l’histoire que je me raconte autour de ces mots, vient activer tous mes boutons réactionnels !
Je veux sauver Virgil de lui-même ! Qu’enfin il soit lui-même libre et heureux !
Et bien sûr avec moi, qui suis si merveilleuse et qui le rendrait tellement heureux, parce que moi, je le comprends, je le vois tel qu’il est et je l’accepte !
Alors qu’Elle ne lui convient pas, qu’Elle ne voit pas ses besoins, ses envies ; d’ailleurs, la preuve, il est malheureux quand il est avec Elle et quand il est avec moi il sourit, il rit, il jouit !!!
Alors ! Le choix est vite fait, non ? Qu’auriez-vous fait vous ? Vous auriez choisi Caly bien sûr !
Et bien non, Virgil reste avec Elle…
Et moi… comme un fait annoncé malgré mes trois messages merveilleusement drôles, tendres et poétiques ne parlant que d’amour, de volupté et de compréhension, il me zappe !
Holy fuck !!!!!
Et je pleure, beaucoup, encore, cette perte qui se répète.
Alors je décide que je dois être forte, que si je l’aime et que son choix, c’est d’être heureux ou malheureux avec une autre, je dois respecter. C’est ça l’amour, non ?
Calypso laissera partir Ulysse,
Si de ses bras il glisse,
Elle ne sait pas tisser,
Sa seule force, c’est d’aimer
Préférant son bonheur,
Elle fera taire son cœur,
Le prisonnier parfois,
N’est pas celui qu’on croit…
Et puis c’est beau, non ? Ça rend Caly digne ! Quelle classe ! Du coup, forcément, elle est tellement digne et classe qu’il ne pourra que l’aimer.
Heu… Bon… Je lui dirai demain ou un autre demain.
Pas super sûre, d’être prête à accepter que devant tant de dignité, il parte quand même.
Sans compter que, si Caly craque à nouveau, ce sera beaucoup moins digne du coup et que le plan de l’amour pur, qui consiste à laisser l’autre être heureux même sans moi, n’est pas si facile à appliquer !
« L’amour, c’est difficile à trouver, mais c’est encore plus difficile à perdre »
