Souvenirs d’embruns

Je me suis réveillé, ton corps contre le mien,
Le soleil n’était plus qu’un brasero éteint.
La journée est passée sans qu’on ne la consomme,
Mais nos corps sont venus à se chauffer en somme.

Nous étions allongés sur des rochers polis
Par les flux, les reflux d’un océan d’oublis.
Aucun tissu sournois à nos peaux dénudées.
Aucun masque à porter, aucun rôle à jouer.

C’est alors la fusion des sens, à la nature,
Qui nous a emportés, en notes à sa mesure,
Jusqu’à se fondre en elle, en sa composition,
Puis nous a déposés à cette position.

Ce délicieux réveil, au parfum d’évidence,
Nous a fait prendre part aux mensonges textiles
Qu’ont les gens en costume, aux manœuvres habiles.
L’océan chuchotait : je suis la confidence.

Alors, nous avons pris le chemin du retour,
Laissant l’esquisse nue dont nos corps, les contours,
Sont encrés aux rochers : des souvenirs d’embruns
Dessinés d’une plume aux murmures marins.


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