Le poste vacant

Avec solennité, presque comme une mère, Les vagues vont et viennent à ce corps déposé. Il oscille, étendu, sur la laisse de mer ; Cette traîne en linceul au reflux des marées.

J’ai goûté le poison des chiffres corrompus Qui distillent le doute et la médiocrité. Ceux qui lissent les mots et les individus Pour prendre leurs écrits et leurs identités.

Le poids de ses années faisait courber son dos, Mais, qu’importait le temps, qu’importaient les saisons : Toujours la même peine et le même fardeau À balayer sans fin des déchets à foison.

Lourd est le poids des maux que l’on cache en silence Comme autant de sanglots que l’on retient à tort Ils rongent les espoirs arrosent les remords Et font pousser des ronces aux noirs fruits de violence

Je me souviens du jour où mes parents ont oublié mon prénom. Ça n’était pas un simple trou de mémoire de leur part, celui qui nous fait désespérément chercher l’endroit où l’on a posé ses clefs de voiture ou ses lunettes.

Le mardi 8 septembre l’après-midi : J’ai craqué, je l’ai senti monter en moi sans pouvoir vraiment l’enrayer. Des pensées en boucle, une photo drôle que je prends en pensant à lui. J’avais un peu bu mais je crois que c’était juste un prétexte.